UTMB 2011 façon Inside!!!
Vendredi 26 août, Chamonix, place du Triangle de l'amitié,18h30, départ de mon 1er UTMB...L'objectif est fixé à 29h18 pour tenter de prendre le meilleur chrono du Maine et Loire à mon ami Eric sur cette épreuve mythique...
NON, je déconne, venu en fait pour la première fois sur l'épreuve surtout en tant que simple curieux (et admiratif...),spectateur, suiveur, supporter mais également pour pouvoir dans le cadre de ma prépa. au Trail du Sancy, arpenter quelques parties de ce tracé autour du Massif du Mont Blanc pour un dernier bloc dénivelé parfois seul, ou bien au milieu des anonymes du peloton ou encore pendant quelques kilomètres en compagnie de la tête de course...
Je vous propose de vous raconter ce que j'ai vu là bas au travers de ces quelques lignes, photos et vidéos...
Jeudi 25 Août...mise en bouche...Début de ce GROS WE!!!
J'ai choisi de me rendre en train à Chamonix...Le hasard fait bien les choses puisque je me retrouve en gare d'Angers puis assis dans le TGV vers Lyon en compagnie de 3 (multi pour certains) Finishers de l'UTMB: Lulu, Philippe et Bruno qui se rendent eux aussi sur place pour participer ou encourager quelques connaissances. Entre les changements de trains, les discussions autour de la course et quelques siestes, on arrive en gare de Chamonix Mont Blanc (enfin non je me goure de gare en descendant à celle d'avant!!!), c'est donc à pieds avec mon sac à dos que je rejoins le centre ville en faisant un détour par le village de l'UTMB et le centre des dossards récupérer les dernières infos.
Chamonix centre, c'est déjà la “croisette du Trail mondial”, les tenues de Finishers des années passées sont de sortie, tout le monde a des Salomon aux pieds, des lunettes Julbo sur le nez, enfin bref chacun est champion du monde (en a au moins le look...) dans sa tête avant le grand départ du lendemain. Pendant que les concurents de la TDS sont au taquet dans les montagnes depuis le matin, je file via la navette TER vers Vallorcine où je dois planter ma tente durant les 4 prochaines nuits. Dans le train, le téléphone sonne, c'est Erwan qui m'annonce que toute la troupe, un savant mélange Courir à Ecuillé/Esprit Trail Anjou me donne RDV à leur gite pour le 1er apéro logistique du WE.
18H30, je descends en gare de Vallorcine, le barnum du ravito prévu pour la CCC et l'UTMB se met en place juste à côté, le gite est à 2 pas, coincé entre le massif des aiguilles rouges et l'aiguillette des Posettes. Tout le monde est là en famille, prêt à en découdre avec des objectifs divers: Erwan et Laurent ont en projet de faire course commune pour boucler le tour aux alentours des 35h, Christophe plus modestement ambitionne de rentrer sur Cham' après 40h de course. Olivier qui devait prendre le départ de la CCC a du renoncer la semaine d'avant faute à l'absence de ménisque à la jambe gauche (il est en béquilles). Apéro et pasta partie au programme, mise en place de la logistique informatique qui nous permettra de savoir où en sont les Trailers de l'extrème durant leur périple pour leur rendre visite sur des points stratégiques. Enfin suivi météo de rigueur qui n'annonce rien de beau pour vendredi soir... Finalement gite et couvert me sont proposés pour ce long WE par mes Gentils Organisateurs donc la tente accrochée en bas de mon sac restera pliée et c'est sur le canapé que je m'installe avec mon duvet pour les 4 (courtes) nuits prochaines...
Vendredi 26 août...The D Day!!!
Levé de bonne heure ce matin, grâce à la voiture prêtée par Erwan et Sandrine, je peux me rendre en suisse à la Fouly car j'ai dans l'idée de partir en rando course à la rencontre des concurrents de la CCC à hauteur du refuge Bonatti puis de revenir à la Fouly au chaud dans le peloton. 8H00 à la Fouly, pas grand monde dans ce petit coin de la Suisse. Le ravito se met en place, le balisage est posé et facile à suivre, mon kamel est plein et j'emporte mon ravito pour la journée car une étape de 40km A/R pour environ 2000mD+/- m'attend et je veux être rentré à Vallorcine pour 16h00 avant de filer à Chamonix pour le départ des copains. Remontée du grand col Ferret en sens inverse de la course, d'abord des lacets au dessus du ravito de la Fouly puis sentier en balcon descendant pour traverser la route avant d'attaquer la montée vers la peule où le vent se lève, la pente n'est pas trop forte dans ce sens et on peut trottiner à pas mal d'endroit. Plus on se dirige vers le Col Ferret, plus la température fraîchie et la veste n'est pas de trop quand je passe le Col dans le brouillard.
Les bénévoles postés ici sont enfermés dans un genre de caisson transparent à l'abris du vent et ils ne me voient pas passer côté Italien. C'est parti pour la descente humide et beaucoup plus pentue que du côté Suisse. Je croise les premiers randonneurs/spectateurs de la journée qui doivent certainement prendre position au sommet du col pour attendre l'arrivée des coureurs de la CCC. Ils me regarde passer en courant et je comprend seulement les blagues des français qui tournent toutes autour de “c'est dans l'autre sens!!!”. Je réponds parfois tout en filant direction Arnuva et son point de contrôle où j'arrive vers 11h. Toute l'équipe est prête pour l'accueil des participants, stars comme anonymes durant les 3 prochains jours .
Remontée ensuite par une portion bien sympathique vers un balcon où on aperçoit assez vite au loin le refuge Bonatti ma destination de la matinée.
Je doublerais dans cette portion des VTtistes en famille entrain de galérer à porter leur VTT sur certains passages sans savoir à mon avis que sur ce coup là ils n'avaient pas choisis leur WE et qu'ils allaient faire Ch...pas mal de concurents. Bref je continu mon chemin vers Bonatti quand à 11h37 le 1er concurent avec un dossard me croise. Un petit homme orange tout habillé en Lafuma (il s'agit de Julien Jorro). Dans mes souvenirs, la tête de course devait pointer le bout de son nez seulement vers 12h30 à Bonatti donc purée ils ont dû partir au taquet!!! J'apprendrais en fait par un des concurents que l'organisation leur à fait Zapper la montée de la tête de la Tronche et filer donc directement sur la trace de l'UTMB et le refuge de Bertone (-9km et pas de mal de dénivelé positif...)
Je continu en étant plus attentif pendant le ¼ d'heure qui me sépare du refuge car les concurents sont de plus en plus nombreux à me croiser: Emmanuel Gault n'est pas loin, le vainqueur de l'année dernière non plus. J'arrive donc à Bonatti un peu avant 12h00 et je dégaine l'appareil photo: Sont nominés C. Le Saux, V. Govignon, C. Dubois ,
...Petit bonjour à J. Lucas, un tout bon coureur breton avec qui j'avais couru quelques km au Bugul Noz et qui finira à une belle 11ème place. Un peu en avance sur mon timing, je cherche Manu L. coureur de l'Intrépide d'Angers qui praticipe à son premier Ultra Trail mais à 12h15 toujours pas de Manu donc j'emboîte le pas du peloton et me voici dans la longue file des participants (sans dossard car je suis en mode rando) aux alentours de la 400/450ème place avec comme objectif un retour à 15h à la Fouly donc il va pas falloir trop trainer. Petit imprévu, je me rends vite compte que doubler ne sera pas évident sur beaucoup de portions assez étroites étant donné que je ne souhaite pas gêner les coureurs. Un constat: 9 sur 10 ont des bâtons et 9 sur 10 ne semblent pas savoir s'en servir car 9 sur 10 ne poussent absolument pas sur leurs bras pour soulager les quadris et gagner en efficacité. Autre imprévu, même si ces coureurs n'ont que 11km dans les jambes, dès que la pente s'élève un peu tout le monde marche déjà...Pas grave, je suis la cadence, on repasse par Arnuva et direction le grand Col Ferret. Bon j'avoue, je change de rythme et commence ma remontée (officieuse) avec peut être entre 50 et 100 places de “gagnées” sur la montée qui durera pour moi 45'. Bascule en haut toujours dans le vent mais plus de brouillard, c'est donc sous le soleil que je rejoindrais la Fouly en effectuant les 10 derniers km quasiment tout en descente.
Petit coup de voiture de la Suisse vers la France où on peut apercevoir à de nombreuses reprises les coureurs en bordure de route direction Champex et où des passages ont été aménagés sur les bas côté pendant quasi 7km entre Trient et vallorcine car la course est déviée en fond de vallée à cause du mauvais temps sur les crêtes (donc pas de Bovine ni de Catogne pour la CCC) et retour au gite vers 16h en écoutant les infos Suisse: avis d'orages violents en début de soirée et dans la nuit avec vent à 100km/h, pluie et grêle. Je donne l'info aux gars mais ils m'apprennent que suite à ces conditions “difficiles”, l'organisation à décidé de décaler le départ de l'UTMB à 23h30 et de leur faire Zapper la dernière montée le lendemain à la tête au vent.
Du coup, faute de se rendre à Chamonix tout de suite, direction le passage de la course à Vallorcine à 100m du gîte où on pourra apercevoir Manu Gault sur un bon rythme même s'il possède déjà un wagon d'avance sur son poursuivant canadien...Concentré, il déroule mais ça parait clair, sans défaillance il a course gagnée.
Repas...la tension monte, les gars se préparent, la météo devient pitoyable avec vent et pluie. Je prends quand même la peine d'aller voir le passage de la première féminine à Vallorcine (loupée à 5' près). Pas grave, j'attends celui de Cathy Dubois alors 2nde que j'avais croisée ce matin à Bonatti souriante. Bon apparemment c'est pas la même chose et elle avance difficilement dans la nuit avec sa frontale, on voit que la course et les conditions météo ont laissée des traces (elle finira tout de même 3ème) mais sa course difficile se confirmera le lendemain à vallorcine où elle était spectatrice de ma descente du Plan de l'envers en compagnie d'un certain K.J.(cf la suite du CR) car elle boitait bien bas.
Bref, retour au gite, suivi des derniers calages logistiques,
dernier café au chaud,les voitures se remplissent et direction Chamonix pour LE GRAND DEPART!!! Il tombe des cordes et il ne fait pas chaud, tout le monde se masse sous les parapluies où en tout cas à l'abris et pas grand monde dans le SAS départ à J-1h00. Les concurents du haut de tableau de la CCC continuent d'arriver sous la flotte. Virginie Govignon arrive et remporte la course féminine à J-30min du départ. Les concurents suivant seront détournés pour une arrivée vers le centre des sports de Chamonix en attendant que le départ de l'UTMB soit donné. On retrouve sur place David de Segré et Pascal, déjà tous les 2 Finishers qui pensent courir dans les temps à Erwan et Laurent.
Les gars se dirigent dans le SAS tout de Goretex revêtus, plus ou moins ambitieux. On prend place le long des barrières et on sent la tension monter, aussi bien côté coureurs que côté bénévole car la dame/demoiselle chargée de filtrer les élites en plus de sécuriser un passage spectateur à 30m de la ligne de départ est à fond, limite VMA!!!
Les derniers concurents rejoignent la ligne de départ, les “élites”avec les “élites”, les autres...Ben ...derrière avec les autres. Le japonais qui avait finit 3ème derrière K. Jornet et S. chaigneau en 2009 arrive quasi dernier sur la ligne en “bricolant” un truc sur son sac posé par terre, suivi comme son ombre par une caméra nippone. Petite bafouille du maire de Cham', sûrement un mot de la famille Poletti que l'on entendra pas, la musique de C. Colomb à fond les ballons et les fauves sont lâchés...à 16/17km/h pour les premiers...en marchant pour les autres (ceux du fond qui étaient parqués derrière les autres). Je filme à la va vite sous la pluie (vidéo 1). les gars finissent par passer, s'arrêtent nous faire un petit coucou (en fait à leur compagne et enfants respectifs) et disparaissent avec les autres sous la pluie dans la nuit. Ca c'est fait, direction le gite rejoint vers 0h30. Je prends place derrière l'ordi et scrute le passage de la tête de course au 1er pointage du Délevret après 14km et env 900mD+ avalés: entre 45' et 51' pour les 30 premiers, autant dire que devant vu la météo ça ne doit pas rigoler!!! Petit point en passant sur la situation au grand Raid des Pyrénées, les Etistes bien partis même si on sait que leur départ avait été repoussé de 2h et qu'ils ne monteraient pas le Pic du Midi la faute aussi à la météo du WE dans le Sud Ouest.
Bon 1h30, au lit....5h30, du bruit dans la pièce où je dors mais je ne suis pas assez rapide pour ouvrir l'oeil...Re-dodo.
Samedi 27 août...The festival!!!
7h debout. Pas le temps d'alluner l'ordi pour voir où la course en est qu' Olivier déboule avec son portable dans les mains. Il vient de recevoir un appel de Christophe qui lui annonce son retour sur Chamonix à la suite de son abandon aux Contamines (km30) dû à une entorse du pied contractée après ...3km de course...Trop mal, froid, plus possible d'avancer convenablement et aucune envie de s'attaquer au Col du Bonhomme dans ces conditions!!! Deuxième effet kiskool, le bruit de 5h30 était en fait Erwan en route pour la douche après lui aussi un abandon aux Contamines par KO de ses 2 tendons d'Achille...UTMB 2 / Esprit Trail Anjou 0!!! Ils sont un peu dégoûtés car musculairement super bien c'est par la petite porte qu'ils quittent leur objectif de la saison. C'est donc à 3 super héros que l'entente Segré/Ecuillé/Ch'Nord passera dans la neige au Col du Bonhomme puis à la Seigne. Les discussions vont bon train au gite, les blessés reprennent doucement du poil de la bête prêt désormais à pousser dans leur limite les 3 costauds.
12h00, tien ça sent bon la quiche ... mais pour moi se sera couscous liophylisé car à 13h je décolle avec au programme du jour la montée vers Catogne, puis descente vers Trient et remontée de Bovines avec dans l'idée de suivre depuis la bas la tête de course (ils étaient 4 au moment de mon départ) lors de leur trajet vers Vallorcine sans les gêner mais en profitant au max de cette chance. Je me disais qu'à ce stade de la course pour eux (env 120km) et ma forme du moment, se serait certainement jouable. Depuis vallorcine, ça monte d'entrée de jeu sur un terrain que je connais déjà puisqu'il s'agit pendant les 450 premiers mD+ de la trace du marathon du Mont Blanc auquel j'ai participé en 2009. Montée très sympa et technique qui doit sûrement être un casse tête en descente pour bon nombre de concurents.
Je passe sous un télésiège et comme je prends le parcours à l'envers, je ne vois pas une balise et me dirige droit dans la pente sur les pistes de ski pensant aller vers le pointage de catogne. Coup de fil d'Erwan, Sur Internet, il est annoncé que l'UTMB ne monte plus Bovines et arrive directement à Trient depuis Martigny via le Col de la Forclaz. Pas grave mais mes repères horaires sur la jonction avec la tête de course sont foutus...Demi tour. Je croise les restes d'un concurents certainement égaré l'année dernière
.
Point positif, Erwan me reconduis de tête sur le bon tracé. Je passe donc le point de contrôle de Catogne 
, personne en vue question bénévole et j'arrive à Trient après une descente raide et technique (pierres et racines), une montée donc pour les coureurs vers 15h15. Je demande aux bénévoles du poste apparemment pas prêts du tout vers quelle heure arrivent les 1ers??? Personne ne sait trop quoi me répondre. De plus, en arrivant au poste, je me rends compte que le balisage de la veille pour la CCC qui aiguillait les concurents en fond de vallée par les bords de route n'a pas été retiré ce qui prête largement à confusion pour ceux de l'UTMB. Un commissaire de course présent se renseigne pour savoir quoi faire car il n'a pas d'infos de la direction de course. Finalement, après vérification de sa part, la montée vers Catogne est bien au programme ce qui m'arrange bien ce qui me permet avec un autre coureur qui avait monté Bovines (pour rien) de prendre doucement place dans la montée appareil photo en main prêt à dégainer. 16H15, 17h toujours rien (en fait la déviation par martigny fera 4km de plus sans supprimer de dénivelé ce qui fait que la tête de course passera de 20' d'avance sur les prévisions les plus rapides à plus d'1h de retard sur ces mêmes prévisions à Trient. Du coup, ça commence à “cailler” sévère avec cette attente en forêt depuis 2h ce qui fait que doucement je remonte quasi toute la montée et arrive aux Tseppes quand soudain....Un hélocoptère se pointe au dessus de ma tête. Je pense qu'il devait chercher la tête de course qui montait sous les arbres. Il finit par comprendre que je ne suis pas espagnol et disparait. Arrivé aux Tseppes, je patiente encore 5' avec d'autres personnes et qui c'est qui pointe le bout de son nez???... Les 2 compères Iker et Kilian qui semblent avoir lâchés Miguel et Sébastien à Trient. Je sors l'appareil et shoote façon paparazzi.
Petit bonus envisagé, là où les spectateurs laissent les coureurs s'éloigner, ben moi qui suit en tenue je mets mes petites jambes en mode course et peux donc “facilement” suivre les 2 gaillards en montée et après Catogne en descente (je vous rappelle que Iker et Killian 130km / Nico 40km...de la veille + 10km de l'aller vers Trient). Je suis 15/20m derrière et je ne sais pas si Kilian J. est surpris où s'il guette un retour de Sébastien C. mais il se retourne de temps en temps. Je ne le connais pas et ne l'ai même jamais rencontré mais je sais qu'il parle bien français donc après lui avoir demandé l'écart avec Sébastien Chaigneau, je lui demande si le fait que je cours derrière eux est génant? Réponse de l'intéressé, pas de problème à partir du moment où je garde une certaine distance à cause des contrôles pouvant avoir lieux sur l'assistance interdite en course. Pendant toute la courte montée vers catogne (les 150 derniers mD+) où aucun des 2 n'a de bâtons, Iker est devant plié en 2 mains sur les genoux, Kilian est plus facile et il n'hésite pas à trottiner sur quelques pas de temps en temps (vidéo 2 et vidéo 3)...Il cueille aussi de temps en temps les graminés au bord du sentier (no comprendo!!!).
L'hélicoptère se repointe pour ne plus nous lâcher 
jusqu'au pointage de catogne en début de descente vers vallorcine. Je pense que sans les probables coupures qu'ils vont faire au montage, il y aurait eu un petit homme en bleu (moi) derrière les 2 lascars en rouge et blanc de chez Salomon pendant toute cette séquence de 2 ou 3 km en balcon. Leur rythme me convient bien, je profite...Les photographes officiels sont comme l'hélico, ils se demandent ce que je fais là et essaient de me faire quitter le champ de prise de vue (vidéo 4). Parfois je joue le jeu puis pensant que le photographe en question avait déjà pas mal pris de clichés je recolle et le regardant courir derrière nous avec son gros sac et son appareil à la main...Dure métier quand même!!!
Catogne arrive, les 2 coureurs passent le pointage...je passe à côté. On me demande pourquoi je ne pointe pas??? Je leur indique ne pas faire la course et continue avec mes 2 compagnons espagnols ma sortie de l'après midi. La pente s'accentue en descente et très vite l'impression visuelle se confirme, Kilian et mieux qu'Iker et très vite il prend de l'avance dans la descente en lacets (vidéo 5). Je reste derrière lui car impossible de le doubler sans le gêner même si je voudrais rapidement rejoindre Kilian pour voir un peu comment il court car il reste quand même l'attraction pour tous Trailers (ça je ne le dirais pas à Iker...). Assez vite, plus personne en vue devant. Je pense un instant attendre un peu l'arrivée des suivants (peut être de S. Chaigneau...) puis je pense au passage sous le télésiège plus large où je pourrais doubler et faire l'effort pour revenir. Chose promise, chose faite, je double en l'encourageant en lui mettant (désolé de dire ça comme ça) un vent et rejoindre finalement Kilian sur la piste menant au Col des Posettes empruntée sur 100m avant de basculer sur la gauche dans la fin de la descente technique vers Vallorcine. Il se retourne et continue sur sa lancée, c'est à dire vraiment souple et fluide (vidéo 6)pourtant sur une partie où la majorité des concurents arrivera peut être en marchant en s'aidant des bâtons. On approche du plan de l'envers (une grosse pente terminale herbeuse) et donc de l'arrivée sur valorcine, je ressors l'appareil photo et filme la fin de la descente (vidéo 7). Je ne m'en rends pas compte mais beaucoup de gens me prennent aussi en photo (à chercher sur le NET???) en me prenant pour S. Chaigneau qui est en bleu aussi. Le public est de plus en plus nombreux, on entend apparemment du bas le speaker de Vallorcine qui me prend aussi pour le Français du team The North Face annonçant son retour juste derrière l'espagnol. Moi je continue de suivre Kilian dans la pente en filmant et en espérant le fan club d'Ecuillé présent en bas pour une arrivée façon “Rémi Gaillard”...Finalement je sors de la trajectoire du sentier à 30m du portillon de bois qui marque la fin de la descente en laissant mon compagnon de route du moment filer vers le ravito puis vers sa 3ème victoire sur l'UTMB...J'attendrais en bas le passage d'Iker sur qui nous avons pris 2'30” en bas de la descente...
...et de Sébastien Chaigeau (qui ne me ressemble pas du tout en fait...)
Fin de la récréation...
L'expérience et la situation vécues ont été tout simplement ENORMES!!!
Rapides discussion et explications avec quelques spectateurs présents qui se demandaient pourquoi j'arrêtais la course là et retour dans la foulée au gite vers 18h30 car un petit saut du côté de la Fouly où nos 3 coureurs étaient attendus pour 21h00 est au programme. Erwan qui n'a apparemment pas beoin de ses tendons pour conduire, nous “transportera” (avec Sandrine et Anne la compagne de Laurent) façon Jean Ragnotti au Rally de Corse. Personne ne vomira et on arrivera sains et saufs en Suisse où les parents de David et Karine la compagne de Pascal sont déjà là. 30' d'attente un peu frisquet et les 3 vaillants coureurs arrivent (bien fatigués à ce moment là -sauf Laurent apparemment mais un souci de genoux l'empêche de bien “tourner” en descente- ils piquent un petit roupillon de 15', David confortablement installé sur un banc
et Pascal qui préférera le confort beaucoup plus spartiate du Scénic familial (lol). 15' se passent...En fait 1h quand les 3 gaillards changés repartent pour affronter leur seconde nuit dehors bien décidés à terminer ce parcours qu'ils savent désormais, grâce à un SMS reçu par tous les coureurs, rallongé de 4km via le détour par Martigny. Le temps d'un petit salut à 2 coureurs basques du club de Baztandarrak , organisateurs du Marathon du Pays Basque que j'avais fait en prépa du GR Pyrénées en 2010 (je vous conseil ce parcours et l'ambiance de cette course estivale http://www.baztandarrak.fr/crbst_7.html ), coureurs sur cet UTMB,
je passe mes chaussettes à David un peu en délicatesse avec les siennes et c'est pieds nus dans mes Brooks que je regagnerais le gite avec tout le monde sur les coups de 0h30 après avoir laisser repartir les gars vers Champex et en leur donnant RDV le lendemain midi à Vallorcine.
Dimanche 28 août...This is the end!!!
Tout le monde file au lit, vite fait je jette un coup d'eil sur Internet quand je m'aperçois que mon ami R. Marcel qui avait prévu de boucler ce tour en 27h30 est annoncé à Vallorcine dans 20', passé en 30ème position à catogne c'est à dire 0h50. Je remets la veste, passe la frontale et let's go au plan de l'envers, cette pâture très pentue avant d'arriver au ravito de Vallorcine. Nuit noire, pas de frontale en vue. Un autre gars arrive, je lui demande combien de coureur sont passés...Il n'en sait rien, il attend un espagnol...Un autre gars arrive, je lui demande s'il suit un coureur en particulier. Il me répond le numéro 26 (donc R. Marcel). Il s'agit en fait d'un nantais, ami lui aussi de Rémy, C. Dieval qui a participé à la TDS et qui désormais s'est transformé en supporter. On discute un peu en attendant Rémy. A leur tour G. Bernard (un grenoblois qui sort du tour de l'Oisan) et je pense le père de Rémy(?) débarquent et commencent à crier dès qu'ils voient la lueur d'une frontale. Justement il y en a une qui a entamée la descente dans l'herbe mais personne ne répond. Il est finalement 1h30 du mat' quand le coureur arrivé à 50m de nous “en plein phare” nous répond...C'est bien Rémy. Il prend le temps de nous dire bonjour
, nous l'accompagnons jusqu'au ravito avant qu'il reparte vers l'arrivée en trottinant.
Retour gite pour une courte nuit puisque nous décidons de rendre une visite surprise aux gars à Trient pour leur “petit déj'”. On arrive là bas un peu avant 9h00, ils sont pile dans le timing du suivi Internet et arrivent beaucoup plus frais que lorsqu'on les a quittés vers 00h00 à la Fouly.
Au ravito de Trient, un “furieux” DJ prend un malin plaisir à passer des morceaux cultes suivant les nationalités des coureurs présents sous le barnum: Un grec et c'est partit pour un petit Syrtaki (vidéo 8), un espagnol et il envoie Viva Espania!!! Bon vite il nous faut quitter la disco car les gars repartent à l'assault de leur dernière grosse difficultée, la montée vers Catogne et d'après nos calculs, le prochain RDV avec eux sera Vallorcine vers 12h00 où tout le fan club sera là.
Il fait super beau ce dimanche matin et dans pour optimiser l'attente jusque là je décide de m'attaquer à la montée à l'Aiguillette des Posettes (2201m) en partant du plan de l'envers (1230m) pour redescendre par le Col des Montets comme ça je suis sûr de tomber sur les gars si je suis trop court en temps.
J'ai déjà fais ce parcours dans le cadre du marathon du Mont Blanc mais le début de l'ascension réalisée hier m'encourage à me tester sur ce petit parcours (13km pour 1000mD+/-) donc pour ma dernière sortie UTMBesque je pars à bloc. C'est partit et dès mon arrivée en forêt, le hazard faisant bien les choses, je croise d'entrée les 2 équipiers de Baztandarrak à qui il doit rester environ 3h de course...Allez les gars!!!. Pendant les 500 premiers mD+, je vais croiser pas mal de coureurs de cet UTMB qui me regardent tous en marchant pendant leur descente, certains paraissant frais et lucides, d'autres complétement dans le brouillard...J'arrive sur la piste 4*4 et pour moi c'est direction le Col des Posettes. Pour les amateurs de stats, les 450mD+ initiaux ont été digérés en 25', les 350mD+ de piste effectués en courant jusqu'au Col des Posettes sont bouclés en 19' et les 200 derniers mD+ plus techniques pour grimper à l'Aiguillette en 14' toujours en trottinant soit le km vertical en 58' dont les derniers 550mD+ en courant (lors du Marathon du Mont Blanc, j'avais mis 1h pour monter seulement au Col des Posettes Vallorcine/Col des Posettes...). En haut, la vue sur le massif du Mont blancd'un côté et celui des Aiguilles Rouges de l'autre est superbe.
Petit ravito perso et j'entame la descente comme la montée, vite (car chez nous en Anjou travailler les descentes est possible sur...20mD- maxi...donc j'en profite). Le Col des Montets est atteint en 20' et désormais je file à la rencontre des gars en remontant à nouveau le parcours. Je vais croiser des coureurs rencontrés une grosse heure et demie au dessus du Plan de l'envers qui filent vers le Col des Montets pour faire la bascule vers Argentière puis Chamonix. 12H05, j'arrive en vue de la gare de Vallorcine, emplacement du ravito où les gars doivent passer mais ils sont vraiment bien ce matin et ils repartent juste avant mon arrivée. Je les croise donc pour la dernière fois sur le parcours 
en leur donnant RDV à Cham' dans l'après midi. Trop court pour prendre le train vers Chamonix, je profite de la voiture d'Anne, la compagne de Laurent. On arrive à Chamonix sous le soleil et la chaleure; la fin de course doit paraître bien longue pour les valeureux coureurs qui n'ont pas encore bouclés le parcours.
A proximité de la place du triangle de l'amitié où se situe l'arrivée, on longe une rue faisant partie du parcours...Petit coup d'oeil pour ne pas gêner les coureurs en traversant et hasard quand tu nous tient...les compères basques qui sprintent presque vers l'arrivée.
Bien joué les gars et RDV en 2012 du côté de l'Euskal ou de Bidarray...
Les arrivées se succèdent et le speaker fait le show de temps en temps...Comme par magie, tous les coureurs trottines dans les rues de Chamonix et semblent finir presque “frais”. Je reconnais les coureurs croisés le matin même vers les Montets, les gars ne devraient pas tarder. 15H05, Les filles de Laurent voient leur papa, Laurent, David et Pascal de leur foulée légère et aérienne abordent le dernier virage de cet UTMB, je sors l'appareil photo et entame avec eux les 50 derniers mètres en mode vidéo (vidéo 9). la ligne est franchie en 39h35, ils sont Finishers!!!
(Chose pas si fréquente sur cette édition de l'UTMB puisque seulement 48% des concurents sont dans ce cas).
Passage au stand The North face pour récupérer la polaire Technique (qu'ils ressortiront sûrement à Cham' avant une autre édition pour faire les beaux) puis petite bière bien méritée pendant que toute la troupe attend les podiums qui se préparent et que d'autre entame une glace (ou un panini???)de récupération.
15h45, bla bla final, plus ou moins émouvant avant que les grands champions défilent sur un podium convoité par beaucoup avant le départ .
Comme dans Astérix à la fin, retour pour nous à Vallorcine dans notre "gite gaulois" pour entamer avec les champions et les autres un apéro/banquet à la gloire des Finishers: Apéro sausisson, tartiflette, vin de Savoie et dessert venant de la 3ème dimension que certains athlètes auront du mal à finir éveillés!!!
A chaud...
Chamonix à cette période de l'année mérite le détour...Comme compétiteur je ne suis pas certain mais comme spectateur de l'événement c'est sûr....En tout cas c'est mon avis.
En effet, ce que j'ai vu et fais de la CCC ne m'a pas forcément donné envie de participer: parcours écourté, assez peu technique et plutôt roulant (inintéressant par endroit), la tête de course est chanceuse car elle peut courir mais le peloton en file indienne pendant longtemps, très longtemps, trop longtemps, non merci...
Le tour complet semble possèder plus d'avantages: C'est clair, le départ et les arrivées sont d'anthologie et ils compensent peut-être les parties ajoutées depuis quelques années n'apportant aucune plus value à la course. La course justement, certainement pour les 1er car le temps de course des suivants ne doit pas peser lourd au final par rapport au temps de marche de ce que l'on peut appeler pour la plupart une “super rando sportive autour du massif du Mont Blanc”...la surenchère des km au détriement de la course, pas pour moi pour le moment.
La TDS réputée plus “sauvage” et technique me tenterait plus car se déroulant avant, il est possible ensuite de suivre l'UTMB comme je l'ai fais (avec sûrement moins de temps de course!!!) mais ce n'est que supposition car je n'ai pas eu l'occasion de voir le parcours.
Bref, si un WE UTMB était à refaire de cette façon là, pas de problème. Quoi qu'il en soit, félicitation à tous les coureurs/euses de cette édition un peu particulière, les Finishers et tous les autres et RDV bientôt pour d'autres CR.
Nico R
Esprit Trail Anjou
NB: L'intégralité des photos et vidéos sont disponibles en cliquant sur les liens.
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