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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 14:47

logo-ok-copie-1.pngDemain partira la troisième édition du Tor des Géants, ni plus ni moins que le tour complet de la vallée d'Aoste en Italie...

330km / 24 000mD+ / 6 jours d'épreuve en semi autonomie où il faut savoir gérer ses pauses, ses nuits...

 

 

Après quelques "crapahuttes" estivales en montagne, c'est Pilou qui représentera Esprit Trail Anjou, la Lémur Team...enfin bref qui s'y colle.

Déjà Finisher en 2011, il nous livrera certainement encore cette fois ci un récit de son aventure sur son blog.

 

Pour les amateurs de belles bambées en solitaire (ou presque), le LIVE est à suivre ICI...

 

 

 

 

Une fois n'est pas coutume...il n'y aura personne d'ETA au Trail du Sancy "nouvelle version". Une course, des paysages, une ambiance souvent sympa où il y a des parcours pour tout le monde...

 

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Pour se "venger", on ira y faire un tour à quelques uns  en prépa des Templiers début octobre donc pas de panique...

 

 

 

 

 

 

 

Antoine  untitled-copie-1.jpg

Chose Promise chose du, Retour sur les aventures d'Alpes Plaisir Forever (ce n'est pas un tube de cloclo...), l'équipe d'Antoine (les 2 d'ailleurs), et Denis engagés dans la PTL 2012 (Petite Trotte à Léon).

 

 

Même pas mal !

 

Lorsque j’ai su que Denis s’inscrivait à cette course, la Petite Trotte à Léon, 290 km et 22 000 m D+ autour du Mont-Blanc en autonomie, j’ai fait des pieds et des mains pour être le troisième homme de son équipe. Denis s’était déjà associé à Antoine, son compagnon de longue date, également prof de maths et féru de montagne.

 

Nous nous retrouvons tous dans le train couchette reliant Paris à Chamonix et le dimanche au lundi. Sachant qu’il s’agit d’une dernière vraie nuit avant longtemps, nous savourons le relatif inconfort de nos pénates.

 

Le lundi à Chamonix est sous le soleil. Nos corps musclés se laissent aller à la glandouille en attendant 22h mais nous en profitons quand même pour ajuster nos sacs respectifs pour assurer le couplage légèreté/sécurité de notre équipe. Notre équipe répond au doux nom de Alpes Plaisirs Forever, également sigle de l’association des paralysés de France et d’une ancienne équipe de foot de Denis.

Contre toute attente, la ligne de départ est bondée de monde. Etonnant puisque la course phare (l’UTMB ne démarre que vendredi). Des journalistes sont là avec leur caméra et tout autour de nous c’est la liesse. Les gens posent sur nous des regards qui nous grandissent et nous font oublier l’épreuve qui nous attend.

S’il y a sur cette course une occasion de courir, c’est celle là, alors nous partons d’un bon train avec les 66 autres équipes, direction le Col du Brévent, 1 500 m au-dessus de nous.

Pour ces premiers kilomètres, nous faisons l’effort mental de ne pas les comparer aux 290 qui restent. C’est déjà dur, il va falloir être patient et nous savons déjà que plus nous allons avancer, plus l’aventure sera forte et peu prévisible.

Dans ma tête, je garde un petit espoir que Denis ai songé à prévoir une petite pose dodo et je m’accroche à ça. A 7h du matin j’y serai encore accroché. Toute cette première nuit, des montées et des descentes. Nous montons vite et descendons très très vite. Nous remontons pas mal d’équipes et puis au milieu de cette nuit, avant de monter le Buet (3100m), nous commettons notre première erreur de parcours. Suivant des jurassiens absolument sûrs que c’est là, nous gravissons un mur sur 300m jusqu’à se retrouver face à des barres rocheuses. Il est 3h du matin, nous voyons notre belle avance fondre et surtout la difficulté de redescendre ce bout de montagne à 90° plein d’arbres morts et de fougères. … Clairement, je sens que je vais en avoir pour mon argent.

On finit par retrouver le chemin, mais nous commençons à fatiguer. Cette fois, c’est Antoine qui est à la peine. Ca m’arrange bien, nous ralentissons. On prend une partie de son package dans l’espoir de le soulager et nous atteignons finalement à l’aube le sommet du Buet. Le spectacle est grandiose. L’ensemble de la chaîne du Mont Blanc nous contemple paisible.

 

003.jpg

 

Nous retrouvons une bonne énergie qui va nous tenir toute cette journée. Passage de câbles et échelles sur 20min, spectacle aérien, puis descente.

Nous atteignons le barrage d’Emosson et son gigantesque lac vers 12h. 46km ont été réalisés. C’est le premier pointage manuel et c’est aussi l’occasion de commander 2 plats de pâtes bolognaises pour 3 (nous sommes en Suisse et il nous reste du chemin à tenir avec nos maigres cartes bleues).

Petit coup de nok bien placé avant de repartir. Il y a déjà des abandons, c’est salop mais ça nous donne du courage pour continuer.

 

L’après-midi et la nuit vont être longues car finalement, nous allons quitter la beauté de ces hautes montagnes pour de longs chemins de moyenne montagne (presque de liaison) permettant d’atteindre Champex. Il y a malgré tout, une bonne montée de 1 000 D+ pour atteindre les jolis villages Suisse de Martigny et de Bovernier avant d’attaquer à la tombée de la nuit le fameux Col des Guides. Nous partons à 20h de Bovernier, pour attaquer les 2 000 D+ permettant d’atteindre ce col puis de rebasculer sur Champex. C’est là que nous attend notre seconde erreur de parcours. Dans la nuit, nous jouons pendant 20/30 min à monter et descendre au milieu des arbres et des rochers sur une pente où l’on peine à trouver des appuis et dans l’espoir de retrouver la piste. Nous sommes tendus parce que nous sommes fatigués et sur ce terrain les risques de chutes 300m plus bas sont importants. Je vais peu à peu comprendre que plus notre capitaine est tendu (car il a le sens des responsabilités) plus il va vite. La séance de fractionné a donc lieu pour Denis le mardi entre minuit et 1h. Grâce à l’expérience de montagne d’Antoine et de Denis on part à l’azimut direction ce qui semble le sommet et nous finissons par retrouver notre trace. Nous franchissons le col dans la douleur, en particulier pour Antoine qui au milieu de nulle part, va nous faire une microsieste de 3 min impressionnante, limite un coma.

Pour moi la galère va  venir dans la descente. Ma lampe faiblit, je vois mal, Denis et Antoine descendent très vite. Moi je suis fatigué et surtout la descente est extrêmement technique sur le premier quart d’heure. On longe un flanc de falaise, quelques centimètres pour poser les pieds sur des cailloux glissants dans une pente abrupte. Je me demande comment sur 200 participants il est possible qu’il y ai pas un mort. Je m’attache surtout à ce que ce ne soit pas moi…

Je râle pour que mon équipe m’escorte…

Nous sommes tous cuits mais heureux de boucler cette première étape qui nous ouvre le droit à un bon repas, une douche et du repos.

 

Champex – 86 km 8 000 D+ - mercredi 2h40. 1/3 du dénivelé a été réalisé.

Cette première base vie est sous la responsabilité de Léon, boulanger du village mais qui bizarrement ne nous a rien préparé d’autre que des pâtes bolognaises et une soupe.

Nous dormons bien, et commençons à sympathiser avec l’équipe de la radio télévision suisse que nous n’allons plus quitter. Ils sont 3 eux aussi. Très expérimentés, très costauds, assez différents de nous quoi ! Nous avons particulièrement commencé à sympathiser lorsqu’ils ont commencé d’arrêter de nous déposer dans les montées et aussi lorsqu’ils ont dégainés un peu avant d’arriver à Champex une petite boîte de cacahuètes salées.

 

Départ 7h du matin, les jambes sont bonnes, nous bavardons allègrement de nos femmes qui le sont tout autant (c’est la conclusion de nos 18 km de bavardages) et finissons par atteindre Bourg Saint Pierre à 11h (nous sommes mercredi). Passant devant une auberge partenaire, nous en profitons pour manger (des pâtes bien sûr). Nous sommes divinement reçus et on nous propose même un dortoir pour une nouvelle sieste de 10min. N’était-ce pas la meilleure façon de fêter le franchissement des 100km que nous venions d’effectuer ?

 

Nous passons un nouveau col en fin d’après-midi et nous découvrons l’exceptionnel glacier de Panossière. Un bloc de glace comme une mégalopole débitant en continu des torrents furieux. Assourdissant ! Compte tenu de sa fonte, nous ne pouvons rejoindre le refuge qui le domine qu’en passant en contrebas, soit en se cassant un peu plus les jambes en descente puis en montée. L’eau n’est pas qu’entre les rochers, elle est aussi dans le ciel et sur nos neuves vestes en gore-tex. Nous avançons de fait sans pause et atteignons le Refuge Panossière – 125 km 11 000 D+ - mercredi 19h.

  018.jpg

 

 

Nous essorons immédiatement ce qui peut l’être et essayons de les étendre près du poêle de masse.

Les Suisses sont là mais sont devenus 2 depuis quelques temps. Leur 3ème homme, qui a fait tous les sommets de la planète n’était pas dans le coup cette fois-ci. Tout en réfléchissant au fait que nous venons de cramer un multimontagnard, nous commandons du riz en sauce qui va me poser pas mal de problème plus terre à terre pour la suite. A noter aussi, l’eau est donnée comme non potable. Nous allons devoir repartir rapidement car nous voulons atteindre le refuge Chanrion à 7h de marche de là afin de ne pas perdre trop de temps. Nous mettons des pastilles de purification dans nos bidons et remettons l’ensemble de nos chaussettes et fringues mouillés pour repartir et affronter la nuit, 1/4h après les Suisses.

Le premier quart d’heure est épouvantable. Nous sommes glacés. En marchant vite nous essayons de nous réchauffer mais clairement, nous pensons à l’équipe des Michel (3 Michel, la cinquantaine qui ont 2 ou 3 PTL à leur actif) beaucoup moins pressés que nous et qui passeront tranquille la nuit à Panossière. On les retrouvera également à l’arrivée à Chamonix, preuve que leur tactique fonctionnait aussi. Au cours de cette nuit vers Chanrion, l’épuisement me gagne et avec lui, les tendinites aux genoux. L’envie de vomir m’empêche de tenir le rythme habituel. Sur la fin, dans les descentes, mon genou gauche est de plus en plus inflexible et chaque pas est une souffrance. J’essaie de mobiliser tout mon humour mais rien n’y fait, le chemin jusqu’à Chanrion est un chemin de croix. Plus j’avance, plus mon genou gonfle et la seule chose qui me fait avancer en dehors de ne pas retarder mon équipe est qu’il fait trop froid pour s’arrêter au milieu de nulle part. Denis va d’ailleurs me proposer de dormir à ses côtés dans une étable délabrée, assis au milieu des bouses de vaches. Très aimable proposition que je vais décliner. Durant cette nuit,

J’espère encore à ce moment là que peut-être le repos au refuge permettra d’améliorer la situation de ce genou. Mais en atteignant le Refuge Chanrion – 142 km jeudi 3h – j’indique à Denis et Antoine que cela me paraît compromis pour le lendemain (disons dans 3h).

023.jpg

 

Très mauvaises nuit. Le dortoir a été réservé aux coureurs. Autant dire qu’il en émane une puanteur rare, en parfaite harmonie avec les ronflements. La douleur n’a pas dû m’aider non plus à trouver le sommeil. Mais finalement à 6h, je suis au départ. Denis et Antoine se sont montrés convaincants. Je ne veux pas les décevoir et puis j’ai retrouvé un peu de mobilité.

 

 

025_.jpg

Les chemins qui nous mènent jusqu'au refuge Champillon, vont être plus tranquilles. Nous allons même nous payer le luxe de trottiner sur une dizaine de km assez plats. Ca me rassure sur mon genou et nous reprenons espoir.

Refuge Champillon – 167 km – 14 000 D+ - jeudi 12h. Nous retrouvons nos Suisses (aux mains d’une ampoulades des pieds de premier choix pour l’un d’eux) leur accent et nos conversations sur le compeed et l’éosine et faisons connaissance avec des jumeaux bénévoles sur la course et dont l’un d’eux est prof de math à Angers. Les jumeaux, nous annoncent 7ème et nous trouvent très en forme. Bref, nous apprécions grandement le repas italien que nous dégustons auprès d’eux, autant que la sieste de 10 min qui s’ensuit. Il faut dire que nous avons pris la pluie pendant plusieurs heures et que la peau de nos pieds commence à devenir blanche et à menacer de se décoller. L’après-midi et la nuit devront nous amener jusqu’à Morgex (deuxième et dernière base vie – km 206).

Nous apprendrons plus tard, que compte tenu de ces conditions météo, la course a été déviée derrière nous pour passer dans le vallon en évitant Champillon. C’est ce qui explique qu’arrivée 7ème à Champillon, nous nous retrouverons malgré tout 14ème à Morgex sans jamais avoir été doublé.

 

Cet après-midi et cette nuit jusqu’à Morgex, je vous la fais aussi courte qu’elle a été longue pour moi et finalement pour Antoine et Denis, que je veux ici remercier pour leur patience à mon égard et leur indéfectible soutien.

Les 2 cols à franchir et leurs descentes ont achevées mes 2 genoux. En montée, j’ai pu maintenir un 400 D+/h, par contre en descente, l’horreur, je ne donne même pas de chiffres. J’ai lutté constamment contre la douleur pour atteindre le plus vite possible Morgex afin de pouvoir abandonner et laisser partir le plus reposé possible mes coéquipiers vers l’assaut final.

Malheureusement mon rythme était tel qu’Antoine et Denis se sont fait plusieurs micro-siestes plus ou moins volontaires.

Lentement, j’ai dégringolé en claudiquant les 1 500 D- depuis le col de Bard et nous atteignâmes (car je vous assure que l’instant était fort) Morgex 206 km – 16 000 D+ vendredi 6h. J’informe immédiatement l’organisation de mon abandon pour bien indiquer à mon équipe, qu’il faut à présent qu’ils pensent seulement à eux.

 

A 10h ils sont prêts à partir. Ils interrogent l’organisation sur le temps nécessaire pour atteindre Chamonix, 80 km plus loin. Nous avons un train que nous ne devons pas louper samedi à 18h, soit 24h avant la barrière horaire. C’est une première contrainte.

Un mauvais jeu de cause à effet se met alors en place. L’organisation écoute notre problème de temps et apprend en même temps qu’une tempête de neige s’installe sur le parcours. 40 cm sur les cols sont attendus. Il n’est pas question à ce moment de dévier la course et le responsable de la base de vie conseille à Denis et Antoine de s’arrêter là compte tenu de notre contrainte de train et de la météo épouvantable. Trop dangereux ! En garçons respectueux de la montagne et de l’avis de ses spécialistes, Denis et Antoine, en pleine forme ce vendredi matin, adoptent cette décision, reformant ainsi notre équipe au complet, sur la touche.

Un peu plus tard, nous allons murir quelques regrets lorsque nous allons apprendre que 2 heures plus tard après, la course sera déviée par les vallons pour éviter les cols et la neige. En clair emprunter un parcours plus facile et rapide.

 

Cet étrange fin de course n’entâche pour autant en rien, en ce qui me concerne, l’immense bonheur d’avoir pu participer à cette aventure. Tout a contribué à ces émotions exceptionnelles : les paysages, notre souffrance, notre solidarité, les autres et aussi ce que nous avons découvert en nous-mêmes.

 

C’était une petite vie que nous avons vécue, une vie à part, plus intense que le café italien. Merci Antoine, Merci Denis de m’avoir fait partagé ça.

Merci Virginie d’avoir assurée.

Merci à tous ceux qui nous ont soutenus et aussi à ceux qui organisent cette course..

 

 

 

  Antoine

 

 

 

 

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