Grosse logisitique pour ce we puisque nous n'étions pas moins d'une vingtaine à nous déplacer à Plourhan, coureurs et amis d'Ecuillé, trois licenciés de Segré et le grand Nico, président d'Eta, qui s'intègre (très bien et très vite d'ailleurs) au groupe pour fêter son arrivée dans notre association Courir à Ecuillé, qui organisera la deuxième édition du trail nocturne en fin d'année.
Arrivée dès vendredi soir pour les premiers dans un gîte sympa, à deux km de la zone de départ et d'arrivée, pour un programme costaud pour un début d'année, 16 km de nuit le samedi (finalement 14,500 km) et 32 km (pour 34,500 réels) le dimanche matin. 4ème édition pour moi, et j'étais simple spectateur l'an dernier, sortant d'une méga-pneumonie et quelques jours d'hôpital : je suis nettement plus en forme cette année.
Objectif : se faire plaisir, se relancer en compèt' après 5 semaines de reprise sérieuse. Comme toujours après une longue coupure (juste de l'entretien depuis les Templiers), il faut reprendre de la vitesse, du cardio, des jambes et perdre encore 6 kg (sur les 10 repris) : autant dire que je ne vais pas affoler le compteur.
Seul réel impératif : finir 1er du village pour cette première étape, pour ne pas se faire chambrer indéfiniment ! Et il y a quand même du boulot avec quelques uns très motivés : Pascal s'est entrainé comme un dingue pour finir devant, Laurent n'est jamais fatigué et avance comme une machine, Christophe même sans s'entrainer n'est jamais très loin. Fabrice débordé de boulot a du mal à s'entrainer, et Olivier va vivre sa première expérience de vrai trail avant d'enchainer comme nous l'éco-trail de Paris, la Merrel au Lioran et si il ne réfléchit pas trop la version 80 km du Grand Raid des Pyrénées.
455 coureurs, pour un départ de nuit samedi, sous des fumigènes qui marchent très bien (on a encore oublié de prendre le modèle pour Ecuillé). Je pars assez vite pour me placer correctement et éviter tout risque de bouchon... j'adore courir la nuit, ça déroule tout seul, il fait frais mais c'est agréable, j'ai fait le choix de partir sans Camel Back. Je laisse mes pieds s'adapter au terrain, sans trop regarder, à travers champs, chemins, bouts de forêts, quelques tourniquets entre les arbres, à un rythme tranquille, en me promettant d'en garder sous le pied pour le lendemain.
Je rattrappe David (Segré) qui n'a pas l'air très bien vers le 4ème km, lui propose de suivre puis continue au gré des petits groupes qui se forment sur le parcours. Au ravito, vers le 7ème km on m'annonce 90è, le temps de boire un verre de glucose bien glacé et ça repart. L'envie me prend d'augmenter le rythme, pour ne pas avoir de regrets...et puis je me sens bien, alors autant en profiter. Des parties plus techniques s'enchainent où beaucoup ne semblent pas très à l'aise, je double et force un peu dans les montées sèches pour le plaisir. Je tiendrais le rythme jusqu'à l'arrivée, finalement 65è en 1h13, même pas trop fatigué ! Les deux Nico largement devant et les autres un peu derrière, toute la petite troupe étant rentrée en moins d'1h30.
Grande tablée le soir autour de pâtes et de poulet au curry... ça mange, ça discute et ça chambre dur !! Jean-Louis, notre maire (notre mère) a apporté un petit bidon de 5l d'Epine, autant dire que l'ambiance monte vite. On s'est donné le mot pour faire dégoupiller Pascal afin qu'il parte à fond le lendemain matin (il faut avouer qu'il nous chambre tt le temps). On lui promet qu'une fois passé les 10 premiers kms, le parcours est très roulant et il n'a pas besoin de s'économiser. A 1h tout le monde est au lit, pour se reposer un peu avant d'entamer la deuxième partie du challenge.
Départ du 32 km, 9h... 500 furieux, avec des bretons partout prêts à en découdre, 60 chiens plein d'énergie qui se préparent pour le canitrail et les Joëlettes qui vont faire le même parcours que nous et partent quelques minutes en avance sous les applaudissements de tous. Encore une fois, je pars assez vite sur 1km pour me placer et éviter de rester trop longtemps dans les premiers bouchons. Bien m'en a pris, quelques passages bien pentus agrémentés de cordes ralentissent sérieusement le peloton, et je n'aurais perdu finalement que 5 minutes dans ce début de parcours.
On arrive sur le sentier côtier après 5 km de course, notre délégation d'Ecuillé est là à encourager tout le monde et prendre des photos. Je trouve alors que je n'ai pas de sensation extra, pas de fatigue, mais pas la pêche non plus... les jambes ne sont pas très dynamiques pour monter les "coups de culs" en vivacité. Je décide de me mettre sur le mode gestion, un petit tempo régulier qui m'emènera au bout en douceur. Je me fais doubler sans cesse, pas très grave, notamment au bout de 7/8 km par une vingtaine de très rapides qui s'avèreront être les premiers du 22 km partis quelques minutes après nous.
Arrivée au premier ravito de Binic, fin de la première partie avant d'entamer le tour des falaises et de repasser à Binic. 1h05 de course quand je passe devant notre délégation d'Ecuillé, et je repars sur la plage pleine d'eau de mer, direction les falaises en face. Le parcours enchaîne alors montée et descente, traversée de plages de sable ou de galets bien fuyants, numéro d'équilibriste sur les rochers que je pense bien coupants, remontée sur les sommets bretons 80 m plus haut... c'est très joli mais bien cassant ! Mon petit rythme me fait avancer, sans perdre de places, je prends alors le temps de tester mon nouvel appareil photo et de faire quelques vidéos du parcours. On arrive à l'extrémité de la boucle, et on bascule au sommet d'une falaise bien raide pour revenir vers Binic, profil toujours montée-descente mais avec un bon long faux-plat descendant qui permet de se relancer... la fatigue s'installe doucement mais je commence à revenir sur quelques uns.
Petite montée bien sèche dans Binic, et on redescend vers le ravitaillement pour entamer le retour... j'ai mis 1h10 à faire la boucle, et on doit être au 22-23ème km. J'imagine rentrer en 3h45 environ car la dernière partie n'est jamais facile, le sentier côtier n'est jamais plat, il y a encore pas mal de traversées de plage et les escaliers sont long et nombreux... et rien de mieux pour se mettre dans le rouge. Ravito donc, passage par la plage... toujours notre petite troupe d'Ecuillé qui nous encourage dont Virginie qui prendra pas moins de 330 photos de tous. On m'indique que les deux Nico cavalent devant et que Laurent, Pascal, Patrice, Christophe et David sont justes derrière à quelques minutes. Je les attends ? non, pas vraiment, pas envie de terminer au sprint... et puis je préfère aller tranquille à mon petit rythme qui commence à faire fureur : je rattrappe et je double ceux qui n'avaient peut-être pas trop anticipé la difficulté. Je reprends Eric, de la Pommeraye, avec lequel je discute un peu.. puis revient sur Pilou avec sa Joëlette, l'occasion de faire 20 sec de vidéo sur lui pour les souvenirs.. L'enchainement du chemin côtier fatigue bien, la fatigue se fait vraiment sentir, mais sans aller très vite, je m'oblige à courir tout le temps même les montées plus sévères : faut souffrir un peu sinon ce n'est pas marrant.
Passage au dernier ravito, plus que 5 ou 6 km d'un chemin qui nous ramène à Plourhan, forcément en montant... rien de très facile. Le temps passe mais ma prévision de 3h45 semble jouable, il ne faut pas mollir. Quelques passages encore très jolis mais tout aussi difficiles, et l'arrivée approche gentiment. C'est toujours aussi motivant de ramasser les plus fatigués, et ça passe le temps, comme on compte les moutons... Arrivée dans un temps de 3h40 pour 34,500 km, pas si mal pour un début et je sais ce que je dois travailler pour progresser. 165 ème au scratch, 42ème du combiné sur environ 220 partant. Le grand Nico a fait fort, 5ème du combiné (jai la photo du podium) et Nico Pichon 11ème. Finalement, je suis 3ème du petit groupe de 10, les arrivées s'enchainant jusqu'à 4h40 de course pour Olivier qui arrive au sprint, presque frais, et rempli de confiance pour le programme de l'année.
Une bonne douche, et resto à Binic, la galette-crêpe est méritée, sous un grand soleil qui donne déjà envie d'une prochaine escapage en Bretagne.
Prochaines étapes : 21 km au Landreau (trail du vignoble) dans 15 jours, 50 km à l'Ecotrail de Paris le 20 mars et peut-être 32 km à Cléguer mi-avril, avec l'idée d'être plutôt en forme à cette époque...
Je vous conseille vivement un petit tour au Glazig : c'est convivial, agréable et ça lance la saison.
Erwan.